Ma mère, qui avait été cheftaine chez les louveteaux à Hawkesbury, me demanda un jour si je voulais faire partie de la troupe de La Tuque. Bien sûr que oui... n'importe quoi pour ne pas jouer au hockey dans l'équipe des mosquitos du collège Saint-Zéphirin !
À gauche, ma mère Carmen Duplantie, cheftaine avec sa troupe de jeunes louveteaux à Hawkesbury - vers 1948 |
Elle m'inscrivit et m'annonça que la première réunion avait lieu mardi, après l'école, à la salle paroissiale. Mes amis n'étaient pas sûrs du tout que j'avais fait le bon choix, d'ailleurs aucun d'eux ne faisait parti des louveteaux. "Tu vas être obligé de mettre des bas de fille !" me disaient-ils. C'était quand même mieux que porter des pads du Canadien et des gants des Maples Leafs !
La salle paroissiale vers 1920 Source: Appartenance Mauricie et SHLT |
À la première réunion, on prit mes mesures pour le costume qu'il fallait commander au siège social des Scouts et Guides du Canada à Trois-Rivières.
Le béret ...
Le gilet...
La culotte courte...
Les bas...
Les fameuses jaretelles jaunes....
Et dans l'ensemble, ça donnait ceci ...
Un détail qui m'avait échappé, c'est que tout ces vêtements étaient en pure laire vierge et que si ça pouvait aller l'hiver, c'était autre chose pendant le camp d'été...
Camp d'été des louveteaux - 1963 Le long de la rivière Bostonnais Michel Jutras, première rangée, deuxième à partir de la gauche |
Le camp d'été des louveteaux de La Tuque était installé sur le bord de la rivière Bostonnais, à la hauteur du club de pêche Le Rochu, le long de la route menant au lac Saint-Jean, juste après la fourche du lac Édouard. Un ancien camp de bucherons avec des beds en toile tendue entre des madriers, une grande tente pour la cantine et une autre en guise de chapelle.
Quand venait le temps de la baignade, la pudeur écclésiastique de l'abbé Dauphin nous obligeait à nous dévêtir sous une espèce de sac en coton sans manche mais avec une ouverture pour la tête et à enfiler nos costumes de bain sans perdre l'équilibre. Méchant système !
Mais j'aimais tellement les camps d'été : dormir dans de vieux camps, chasser les chauve-souris avant de m'endormir, le salut au drapeau à l'aube, manger sous la tente, me baigner dans l'eau froide de la rivière, chanter "Feu, feu, joli feu..." et même servir la messe sous la grande tente de toile jaune ! Et puis, Akela et Bagherra, nos cheftaines, ah ce qu'elles étaient belles !
Saudit, qu'ils piquaient, ces «bas de filles», du moins les kakis, sans compter que les jarretelles n'arrivaient pas à les «soutenir» et qu'ils vous chutaient sur les talons !
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