Les Desroches habitaient sur la rue Saint-Augustin, à trois maisons de chez-nous, entre les Charland et les Beaudin, juste en face des Boutet.
Maria Tremblay avait été mariée à Lionel Desroches, décédé dans un terrible accident de la route et avec qui elle avait eu sept garçons, Roger, Jean-Guy, Jacques, Lucien, Jean-Paul, Gilles, Michel et une fille, Lise.
Être un cowboy, signifiait camper le personnage de Roy Rogers ou de Rip Masters.
Les indiens se défendaient avec des fac-similés de couteaux, de tomahawk, d'arcs et de flèches alors que les cowboys portaient à la ceinture des pistolets à pétards-à-cap.
C'est dans la shed aussi que nous détenions nos prisonniers une fois capturés. Embarrés au deuxième, les plus habiles s'évadaient toujours par les fenêtres, s'agrippant sur les rebords de celles-ci pour en suite grimper sur le toit et en descendre par l'arrière où il y avait un poteau de corde-à-linge. Ça faisait vraiment Far-west !
Chez les Desroches, mon ami c'était Gilles. Il avait mon âge et jouait aux pichenottes comme un champion. Il jouait tellement bien qu'il pouvait vider "la table" comme on disait avant que nous puissions jouer à notre tour. Nous frappions le "chien" avec l'index alors que lui jouait avec le majeur dont l'ongle était dur comme de l'acier. Un jour, nous avions organisé un tournoi de pichenottes sur la galerie de notre maison. Le tournoi avait duré toute la journée et comme Gilles était imbattable, il avait dû jouer toutes les parties à tel point que l'ongle de son majeur avait fini par saigner...
Nous aimions tous aller jouer chez Desroches parce qu'il y avait une belle et grande shed à deux étages dans la cour arrière.
À l'arrière-plan, vue de la cour arrière de notre maison, la shed à deux étages chez Desroches avec son toit plat et ses deux fenêtres au deuxième étage |
La shed, qui sentait bon le diesel et l'huile à moteur, était notre repaire et en particulier le deuxième étage à partir duquel nous pouvions surveiller les allées et venues tout autour. C'est là que nous décidions ce que nous allions faire dans l'après-midi et si oui ou non, nous allions jouer à la police délivrance après-souper.
C'est aussi dans la shed que nous décidions qui allaient faire partie des indiens ou des cowboys. Chaque camp avait ses vedettes et il n'y avait pas de mauvais rôles ! Être un indien, se traduisait par: "Moi, je suis Chingachgook... moi c'est Aigle noir."
Chingachgook |
Aigle noir |
Être un cowboy, signifiait camper le personnage de Roy Rogers ou de Rip Masters.
Roy Rogers |
Rip Masters |
Les indiens se défendaient avec des fac-similés de couteaux, de tomahawk, d'arcs et de flèches alors que les cowboys portaient à la ceinture des pistolets à pétards-à-cap.
Mon étui à révolver |
C'est dans la shed aussi que nous détenions nos prisonniers une fois capturés. Embarrés au deuxième, les plus habiles s'évadaient toujours par les fenêtres, s'agrippant sur les rebords de celles-ci pour en suite grimper sur le toit et en descendre par l'arrière où il y avait un poteau de corde-à-linge. Ça faisait vraiment Far-west !
Finalement, c'est aussi chez Desroches, dans la grande cour arrière, que nous pratiquions un drôle de jeu d'équipe qui s'appelait "la bride" et qui consistait à creuser dans la terre une petite tranchée sur laquelle nous déposions en travers un court bâton (la bride, souvent un bout de manche à balai) et sous lequel nous glissions un bâton plus long à l'aide duquel nous projetions la bride le plus loin possible en avant.
Les joueurs de l'équipe adverse devaient essayer de l'attraper au vol et s'ils n'y parvenaient pas, ils devaient alors relancer la bride vers la tranchée alors que le lanceur pouvait, s'il le pouvait, la frapper de nouveau mais au vol. S'en suivait une méthode compliquée pour compter les points par un mesurage du nombre de longueurs de bride séparant son lieu final d'atterrissage de la petite tranchée du départ !
Les joueurs de l'équipe adverse devaient essayer de l'attraper au vol et s'ils n'y parvenaient pas, ils devaient alors relancer la bride vers la tranchée alors que le lanceur pouvait, s'il le pouvait, la frapper de nouveau mais au vol. S'en suivait une méthode compliquée pour compter les points par un mesurage du nombre de longueurs de bride séparant son lieu final d'atterrissage de la petite tranchée du départ !
Chez les Desroches, mon ami c'était Gilles. Il avait mon âge et jouait aux pichenottes comme un champion. Il jouait tellement bien qu'il pouvait vider "la table" comme on disait avant que nous puissions jouer à notre tour. Nous frappions le "chien" avec l'index alors que lui jouait avec le majeur dont l'ongle était dur comme de l'acier. Un jour, nous avions organisé un tournoi de pichenottes sur la galerie de notre maison. Le tournoi avait duré toute la journée et comme Gilles était imbattable, il avait dû jouer toutes les parties à tel point que l'ongle de son majeur avait fini par saigner...
Puis nous avons découvert que nous pouvions jouer aux pichenottes avec des baguettes. Quelqu'un avait vu ça en dehors et en avait rapportées à La Tuque. Comme au billard, nous nous sommes mis aux pichenottes avec des baguettes et encore-là, mon ami Gilles excellait.
Gilles était aussi un fervent admirateur de Louis Cyr avec qui sa famille avait un lien de parenté disait-il. Une chose est sûr, il connaissait presque par coeur tous ses exploits: Louis Cyr avait levé 250 livres d'un seul doigt, le majeur, il avait retenu deux chevaux alors qu'il était attaché entre les deux et il avait levé une plate-forme avec quinze personnes dessus. Moi, je le croyais sur parole !
Toutefois, il y avait parmi nous des admirateurs d'un autre homme fort très populaire à La Tuque: Victor Delamarre. Né à Hébertville, Delamarre dit "les bras morts" était une vedette localement, assez du moins pour que nos mères nous disent lorsque nous étions trop fanfarons : "Fais pas ton Delamarre !"
Quoiqu'il en soit, les hommes forts faisaient toujours partie de nos projets dans la shed chez Desroches !
Un jour que nous nous baignions au p'tit lac, du côté sud près du P'tit bateau où c'était plus creux, Gilles perdit pied et cala. J'ai toujours pensé que je lui avais sauvé la vie en le ramenant à la surface et pendant quelques années de notre enfance, nous nous racontions souvent cette aventure.
Louis Cyr |
Toutefois, il y avait parmi nous des admirateurs d'un autre homme fort très populaire à La Tuque: Victor Delamarre. Né à Hébertville, Delamarre dit "les bras morts" était une vedette localement, assez du moins pour que nos mères nous disent lorsque nous étions trop fanfarons : "Fais pas ton Delamarre !"
Victor Delamarre |
Quoiqu'il en soit, les hommes forts faisaient toujours partie de nos projets dans la shed chez Desroches !
Un jour que nous nous baignions au p'tit lac, du côté sud près du P'tit bateau où c'était plus creux, Gilles perdit pied et cala. J'ai toujours pensé que je lui avais sauvé la vie en le ramenant à la surface et pendant quelques années de notre enfance, nous nous racontions souvent cette aventure.
Source: Roland Boudrault |
Mon ami Gilles est décédé en 2008 des suites d'une longue maladie.
Le jeu que vous appeliez «la bride» l'Aut'bord du lac, dans le coin de la rue Roy, on appelait ce jeu le moineau.... moineau = bird = bride par déformation...
RépondreEffacerÉmile, chez les Dubord, on disait effectivement "jouer au moineau". Ton interprétation pourrait être la bonne !
RépondreEffacerBonjour, Michel, j'ai-tu cherché longtemps le nom du jeu que toi tu appelles la bride. Mais là, en lisant mon ami Émile, il a remis les pendules à l'heure comme on dit. Effectivement chez nous sur la rue Kitchener on appelait ça le "moineau" nous on fabriquait notre bâton et notre moineau avec des bâtons de hockey. On devait surement en casser par exprès pour fournir notre équipement. Suzanne doit surement s'en rappeler, car notre terrain de jeu se situait du côté nord de sa maison jusqu'à la maison de M. Demers. Ce grand terrain de jeu nous a servi pour jouer à ce jeu ainsi qu'au baseball,football et bien entendu jouer au "truck". Toujours intéressant de te lire, félicitation pour ton blogue.
RépondreEffacerJean
Suzanne te fais ses salutations Jean. Tu lui as rappelé de beaux souvenirs !
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