On vas-tu glisser?
Oui mais où?
L'embarras du choix, vous dites !
D'abord la côte Saint-Michel. Au centre, la grande côte pour tout le monde. La piste du côté Ouest, de travers, longeant les maisons de la rue Saint-Paul où les chiens esquimaux enchaînés à leurs cabanes voulaient nous manger. La piste du côté Est réservée aux descendeurs les plus téméraires avec son lot de creux et bosses.
Source: archives Pierrette Guillemette |
Il y avait aussi la côte du couvent, ça voulait dire en arrière de la salle paroissiale, direction rue Saint-Georges. Trois dalots glacés qui descendent à la même vitesse !
Au parc Saint-Eugène, entre la rue du même nom et la track. Plusieurs options, plus ou moins larges et rapides, s'offraient à nous. Nous les empruntions surtout au retour de l'école Champagnat pour gagner du temps mais rarement en d'autres occasions.
La côte de la Power House (prononcez parâsse). C'était beaucoup plus loin et fallait attendre le samedi ou le dimanche pour y aller le jour, jamais le soir. Et puis, on n'était pas sûr qu'on avait le droit d'y aller parce qu'il fallait approcher la maison du gérant de l'usine et ça ...
Avant 1940 Source: Plymouth State University, Brown Company Collection |
Bien des années avant, il y avait eu une vrai glissade à partir de la rue Beckler, glissade qui se comparait aisément à celle de la terrasse Dufferin à Québec. D'une longueur de 3/4 de mille avec une pente de 15 degrés, complètement recouverte de glace, la descente ne durait que 40 secondes. On s'imagine la vitesse atteinte ! On voit sur la photo précédente la côte de la Power House et la fameuse glissade de la rue Beckler.
The Brown Bulletin, mars 1921 |
Source: Appartenance Mauricie et SHLT |
Avec tout ou rien.
Avec un traîneau, sur des lisses en bois ou en métal, un guidon et une corde pour le traîner en remontant les côtes.
Avec des bouts de prélarts qui jadis avaient fait la fierté de bien des cuisines. Sur le côté ciré, ça descendait vite.
Avec un branle-cul, un vieux ski surmonté d'un bout de 2x4 et d'une planche clouée sur le dessus.
Mais aussi avec des grandes tôles d'acier probablement des restants de toiture. C'était dangereux, coupant et très très durs !
Puis sont arrivées les soucoupes volantes en aluminium ! Et là, tenez-vous bien parce que ça partait dans tous les sens.
De temps en temps, quelqu'un arrivait avec une belle traîne sauvage. Celle d'Évelyne Mercier comptait cinq places et avait un beau coussin carreauté rouge. Du style vous dites ! On s'empilait les uns sur les autres en évitant d'être placé le premier dans la traîne et hop, on pousse et envoye en bas ! Pour finir dans un grand tête-à-queue et un immense nuage de neige parce que le conducteur à l'avant avait sorti ses pieds trop vite du devant de la traîne.
Que du bonheur !
oh Michel Jutras, quelle belle description d'un plaisir si innocent mais ô combien grisant. Merci ♥♥♥
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