Josaphat Provost demeurait sur la rue Saint-Louis et possèdait un immense terrain à l'arrière de sa demeure où il entretenait un grand potager. C'est sans doute lui qui a construit, sur son terrain, le petit bâtiment recouvert de crépi blanc du 20 rue du Lac (aujourd'hui la rue de la Plage).
Une chose est sûre, en 1943 la petite épicerie n'est pas encore construite comme en témoigne cette magnifique carte postale datée de cette année-là.
Et en 1944, elle n'apparaît pas non plus sur cette autre photographie.
Carte postale 1943 Source: BAnQ |
Et en 1944, elle n'apparaît pas non plus sur cette autre photographie.
1944 Source: Appartenance Mauricie |
Toutefois, le 1 mai 1947, Josaphat Provost loue son petit bâtiment à Alberté Fortin, qui déclare être restaurateur-épicier. Sa construction a donc eu lieu en 1945 ou 1946.
Mais ce petit commerce au coin des rues Saint-Augustin et du Lac n'est sans doute pas très rentable puisqu'Alberté Fortin le remet en vente quelques mois plus tard.
Le 11 septembre 1947, mon père Lucien Jutras, qui a 21 ans et demeure tout près, achète d'Alberté Fortin le fonds de commerce de la petite épicerie-boucherie. Mon père travaillait alors chez le quincailler F.-X. Lamontagne et il adorait le commerce. Il décide donc de se lancer en affaires. Son père Albert Jutras, qui travaille comme pumpman à la Brown depuis 1915, n'est pas très chaud à l'idée. Il lui donnera un seul conseil: "Lucien, ne fais pas crédit ou si tu le fais, au moins assures-toi de toujours collecter un petit montant à chaque semaine même si c'est juste 25 cennes".
Mon père passe donc chez le notaire J.-M. Grégoire et achète le fonds de commerce pour la somme de 2 000$, ce qui était énorme à l'époque. La transaction comprend l'achalandage, des tablettes, une balance et un bicycle de livraison. Josaphat Provost, qui intervient dans la transaction à titre de propriétaire de la bâtisse, accepte le transport du bail d'Alberté Fortin en faveur de mon père.
Mais ce qui devait arriver... arriva. Mon père travaillait jour et nuit dans son petit commerce, ses clients l'adoraient mais il leur faisait souvent crédit contrairement aux recommandations de son père. Un an plus tard, il dut se résoudre à remettre les clés de la petite épicerie qu'il aimait tant.
Ce sont les deux frères Duchesneau, Georges et Fedor, qui rachetèrent le petit commerce puisqu'en juillet 1949, dans le botin téléphonique, l'épicerie y est inscrite comme étant le commerce de Duchesneau et Frères, épicier-boucher, au 20 rue du Lac, téléphone 707.
Selon France Poirier, Jean-Claude Massicotte et sa soeur Monique qui habitaient chez ses grand-parents à leur arrivée à La Tuque, auraient également été propriétaires de la petite épicerie, sans doute l'avaient-ils rachetée des frères Duchesneau mais cela reste à confirmer.
Selon France Poirier, Jean-Claude Massicotte et sa soeur Monique qui habitaient chez ses grand-parents à leur arrivée à La Tuque, auraient également été propriétaires de la petite épicerie, sans doute l'avaient-ils rachetée des frères Duchesneau mais cela reste à confirmer.
Quoiqu'il en soit entre 1959 et 1963, la petite épicerie apparaît toujours sur certaines photographies.
Vers 1959 Photo: Roland Boudrault |
Mais en 1964, elle n'y est plus. Le bâtiment a été acheté, agrandi et complétement réaménagé par Jean-Paul Tremblay qui résidait jusque-là sur la rue Saint-Louis. Monsieur Tremblay y installera un petit atelier de réparation de téléviseurs et y habitera avec sa famille.
Voici la seule photo que j'ai de mon père Lucien Jutras derrière le comptoir de sa petite épicerie.
Aujourd'hui, la petite épicerie toute blanche n'y est plus mais son souvenir est toujours présent chez ceux et celles qui ont vécu l'Autre bord du lac.
Très intéressant cette page sur la petite épicerie Michel.
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